Indépendants : comment vivre de son activité à la campagne ?

Vous êtes indépendant·e à la campagne ? L’entrepreneuriat n’est jamais facile, mais l’entrepreneuriat rural présente un défi supplémentaire : un marché moins important en nombre, un pouvoir d’achat plus faible qu’ailleurs, et des distances qui peuvent conduire les entrepreneur·ses à l’isolement (ou faire exploser les dépenses de carburant 😬).

Pourtant, en Creuse, en Corrèze, dans le Berry ou l’Allier aussi, on peut réussir à vivre de son activité indépendante ! Et pour cela, il s’agit certes trouver assez de clients, mais aussi de travailler la rentabilité de ses produits/prestations.

Calculer son tarif d’indépendant

Classiquement, pour calculer son tarif, on va compter ce que la prestation ou la fabrication du produit prend comme temps et coûts (loyer, matières premières, charges diverses etc.)

Mais là où ça se corse, c’est qu’il faut également que soient pris en compte :

  • le temps de la vente/relation client (les échanges pour établir le devis, le temps de présence sur un marché, la facturation…) ;
  • le temps consacré à la communication (marketing, prospection…), indispensable pour trouver des clients ;
  • le temps dédié à la comptabilité et l’administratif

Quand on additionne tout, on se rend compte, bien souvent on ne facture pas assez cher. Or avec des tarifs trop bas, on peut se retrouver à bosser 50, 60, 70h/semaine pour se sortir un revenu, ce qui n’est pas vivable dans la durée (pensons à la difficile situation des agriculteur·trices en filière longue, sous-rémunérés par des tarifs qu’ils ne peuvent pas fixer eux-mêmes).

Il faut donc souvent dépasser un frein psychologique pour déterminer un tarif rentable. MAIS ce tarif ne peut pas non plus être prohibitif, surtout sur un territoire où le pouvoir d’achat est moindre.

Alors comment on résout cette équation ?

4 leviers à activité pour vivre de son activité

– Réduire les dépenses et les coûts de production

Sans lésiner sur la qualité, des menuisiers réalisent par exemple des cuisines sur mesure où les tiroirs, coûteux, sont remplacés par des étagères. Une façon de réduire le prix pour le client sans diminuer son tarif horaire de main d’oeuvre. Réduire les dépenses, cela peut être aussi de mutualiser les déplacements en calant 2 rendez-vous au même endroit le même jour, changer son forfait téléphonique ou traquer les abonnements aux logiciels pro dont on ne sert plus…

– Gagner en efficacité

Quand on a sa propre activité, on peut vite se disperser dans son travail et perdre en efficacité. La clé, c’est l’organisation. Planifier ses tâches au mois, à la semaine puis chaque jour, en utilisant par exemple la matrice Eisenhower, qui permet de classer les tâches selon le degré d’urgence et d’importance.

Pensez également à la loi de Pareto. C’est un principe qui affirme qu’environ 80 % des résultats proviennent de 20 % des causes. Peut-être constatez-vous que 80 % de vos ventes  proviennent de 20 % des actions de communication que vous avez mises en place ? Ou que 80 % de votre chiffre d’affaires vient de 20 % de votre clientèle ? Cela peut vous aider à organiser votre temps plus efficacement.

Autre piste : l’automatisation de certaines tâches, comme des modèles de mails, templates graphiques tout prêts etc. Il existe de très nombreuses ressources pour aider les entrepreneur·ses à s’organiser (attention à ne pas passer plus de temps à s’organiser qu’à agir !)


– Travailler sa posture d’entrepreneur·se et poser un cadre à ses client·es

Quand on est à son compte, on a des client·es, et non plus des employeur·ses. Dans le cas de la prestation de service, on peut se retrouver à réaliser des missions qui ne sont pas rentables parce que le client insiste ou fait 50 allers-retours sur un livrable. Il importe donc de poser un cadre clair en amont avec son client et de travailler sa posture pour être en capacité de le faire respecter.

– Repenser ses offres

On peut aussi repenser ses offres en cherchant à améliorer la rentabilité. Par exemple, si vous êtes rédacteur web SEO, au lieu de vendre à l’article, vous pouvez vendre une prestation d’augmentation du trafic du site comprenant un audit + un pack de 10 articles.
Pour améliorer sa rentabilité tout en restant accessible à un public disposant de moins de revenus, vous pouvez opter pour des tarifs variables selon les revenus, créer des formules collectives où le coût est partagé entre les participant·es, imaginer une formule light et une formule premium… Cela s’applique également aux métiers de l’artisanat : des petites pièces accessibles et des plus importantes pour une clientèle aisée ; un chantier de travaux ou un accompagnement pour aider le client à faire lui-même etc. 

La CAE pour vivre de son activité indépendante

Mais tout cela, c’est difficile de le mettre en place seul·e. C’est là que là L’Élan entre en jeu.

En créant et développant votre activité dans une coopérative d’entrepreneur·ses (ou CAE) comme L’Élan, vous n’êtes plus seul·e pour avancer sur ces questions. L’équipe support vous accompagne dans votre cheminement vers une posture d’entrepreneur·se, vous propose des formations sur le calcul des tarifs ou la communication et vous aide à faire des choix stratégiques lors des rendez-vous individuels.

Le tout en bénéficiant de la protection sociale du salariat grâce au statut d’entrepreneur-salarié !